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Seul.e on va plus vite, ensemble on va plus loin*

Lundi 19 Mars 2018

Inès Rabadán, Présidente du Comité belge de la SACD, ouvre avec cet édito le premier numéro du nouveau Magazine des Auteurs et des Autrices, paru le 15 mars 2018. Avec Paola Stévenne (Présidente du Comité belge de la Scam), elle y évoque un aspect fondamental de notre société : la gestion collective et tout ce qu'elle permet.


Vous savez pourquoi, à la SACD et à la Scam, on se sent fort.e ? Parce que nos sociétés sont basées sur la gestion collective.
La gestion collective, c’est quoi ?


Pour l’audiovisuel, on comprend facilement qu’une chaîne de télé ne puisse pas gérer avec chacun.e des auteur.trices la rémunération de l’utilisation d’une œuvre : la gestion collective est logique, efficace. Elle arrange tout le monde. Mais il s’agit de bien davantage qu’un système financier performant. Si la gestion collective à laquelle nous adhérons en même temps qu’à la Scam ou la SACD, c’est ce qui permet aux équipes en Belgique de négocier pour chaque autrice et auteur auprès des diffuseurs et des producteurs, si c’est ce qui permet de centraliser des démarches (comme récupérer et analyser toutes les données de diffusion ou obtenir des données d’exploitation en Belgique et à l’étranger) qui seraient sinon au mieux fastidieuses, au pire impossibles à effectuer individuellement, c’est aussi ce qui rend possible, pour les Comités et l’équipe, de faire valoir nos droits et demandes auprès des institutions politiques belges et européennes ou des organisations professionnelles.
La SACD et la Scam sont mandatées par les auteurs.trices qui les détiennent et les composent pour protéger et défendre leurs droits. Elles œuvrent au respect et à la reconnaissance du travail des auteurs.trices et de leur place dans la chaîne de création. La gestion collective, c’est notre force commune. Pour beaucoup d’artistes, c’est un renversement de ressentir cela.


Avez-vous vu, pour le Carnaval, ces garçons habillés en filles, et ces filles habillées en garçons ? Ces enfants déguisés en rois et ces adultes déguisés en chatons ? Tous ces gens masqués échanger leur identité contre une autre ? Cette pulsion si humaine d’aller voir « de l’autre côté », elle est en nous. Elle est ce qui nous permet de « nous mettre à la place » de l’autre. De le comprendre. De nous humaniser et de tisser des liens.
À tou.te.s les producteurs.trices, directeurs.trices, administrateurs.trices, Ministres, conseillers.ères... nous vous souhaitons de prendre la plume ou le clavier, et, le temps d’une pensée, d’une intuition poétique, d’une rencontre, de mesurer la douleur et la joie qu’il y a à créer, le besoin vital que,
individuellement et collectivement nous avons de cette création.

PS : Bientôt, la Maison européenne des Auteurs et des Autrices – notre maison – ouvre ses portes. Elle va rendre tangible notre communauté, en permettant rendez-vous, rencontres, coworking, échanges.

Inès Rabadán, présidente du comité belge de la SACD
Paola Stévenne, présidente du comité belge de la Scam

 *C’est avec ce dicton africain qu’Anne Georget a ouvert le premier C.A de la Scam en France dont elle a été présidente de 2015 à 2017.

 

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